C'est fin XVII°, début XVIII° siècle que les trois communautés de Bians, Vons et Pissenavache vont être rassemblés en un village unique, identifié au nom de Bians les Usiers, et se démarquer de l'influence des deux voisines : Sombacour et Goux les Usiers malgré une histoire commune.
On se rendait à Sombacour pour les impôts et les sentences de justice qui se prenaient au château d'Usiers.
Hugues (1190) fils d'Henri de Joux est le premier seigneur d'Usiers.
On se rendait à Goux les Usiers pour les offices célébrés dans le Mère-Eglise dédiée à Saint Valère.
Les communautés de Vons (1249) et celle de Bians (1250) n'ont alors qu'une chapelle vicariale.
Il faudra attendre 1843 pour que Bians soit séparé de l'église de Goux et ainsi être érigé en paroisse avec un prêtre résidant au presbytère construit en 1864.
Les mouvements de l'histoire ont fait connaître à Bians : les chanoines d'Agaune en Suisse, les sires de Salins, ceux ensuite de Joux, d'Usiers, de Rougemont, les puissants seigneurs de Nozeroy, Châlon-Arlay et châlon-Orange, puis les passages de gens de guerres, les Suisses incendiaires du Val, les troupes de Charles le Téméraire en contre offensive (1474-1475), les soldats français et le séjour au château de Philippe de Hochberg, fils du Comte de Neuchâtel, récompensé ainsi par Louis XI (1480). Un siècle et demi plus tard, ce seront les régiments de Charles IV de Lorraine censés protéger le Val (1638) mais réquisitionnant les villageois ; puis les terribles mercenaires de Saxe-Weimar, les Suèdes qui pénetreront en 1639 durant la guerre de Dix ans et anéantiront tous les villages des montagnes du Doubs. Bians connaîtra aussi les troupes françaises au moment de la conquête de la Comté par Louis XIV. La Révolution épargne le prêtre réfractaire officiant clandestinement à Goux mais requisitionne fortement les habitants. Après les guerres d'Empires, au XIX°, voici venir le temps des occupations Autrichiennes (1814) et Suisses (1815), l'armée de Bourbaki en déroute avec des échaufourrées mortelles contre les Prussiens au "Col des Roches" (1871). Au Siècle suivant, le village voit partir en gare du tacot les jeunes appelés mobilisés pour le front de 1914 à 1918 ; trente d'entre eux ne reviendront pas. la deuxième guerre mondiale fera une victime.
Enfin à partir des années 1980, le bassin de vie de Pontarlier puis l'emploi en zone frontalière incitent les élus à la création de lotissements. Ainsi une colonie de vacances est reconvertie en appartements, "La Forestière". Des nouveaux lotissements voient le jour à l'entrée du village et début XXI° dans le hameau de Vons. Un essor lié au développement d'activités sur le bassin économique de Pontarlier et d'une zone frontalière avec la Suisse.
Avoir un territoire, c'est posséder des bornages reconnus, des droits de parcours et des "communaux à soi". Il faudra aussi attendre 1824 pour que s'achèvent les querelles et procès avec les communes voisines. C'est ainsi qu'une bande étroite du territoire communal de Bians surplombe de façon "intrusive" le haut de Sombacour, lieu de la dernière station du chemin de croix, dite "le Gisant"
Pissenavache ou "piscine à vaches", ancienne grange de l'abbaye de Mont Sainte-Marie dès 1196, a la particularité d'être un hameau-village. Il dispose d'une part d'une chapelle, véritable petite église du XIX° siècle, dédiée à Saint Claude (un habitant se rend chaque année en pélerinage en la ville de Saint Claude pour y faire célébrer une messe et ainsi épargner le village des malheurs de la grêle); et d'autre part il dispose de revenus forestiers exclusivement destinés aux infrastructures de Pissenavache ; une exception qui échappe à la centralisation communale mais qui permet également le développement de ce petit village avec des constructions neuves.
Cartulaire Hugues de Chalon 1220-1319 (edit 1904) ; dictionnaire des communes 1982 - 1987 M.Malfroy, B.Olivier, J.Guiraud ; monographies de villages : H.Gauthey (1949), Ch Huot-Marchand (1897), E.Bousson (1889) A.Pidoux de la Maduère (1937), Son et lumière Sombacour (2007), Bulletins municipaux des communes.